Cette première projection en Relief Sonore du film documentaire de Françoise Poulin Jacob, au 6b dans le cadre de la 8 ème Semaine du Son, bien que totalement inédite s’est toujours voulue être un point de départ et non une conclusion. Une espèce de porte que nous souhaitions ouvrir sur un monde nouveau : la composante verticale du son.
Même à l’heure du cinéma 3D, nous devons, sur le plan de la narration sonore, faire face à de nombreuses réticences, à des peurs plus ou moins formulées clairement. Peur que la bande son nous fasse sortir le spectateur de l’histoire, pour cause d’incohérence entre l’espace sonore crée et ce que nous voyons à l’image.
Peur que la bande son nous empêche de rentrer dans l’histoire pour cause de distraction à l’écoute d’informations non visibles dont la compréhension mobiliserait trop notre cerveau.
Peur que la bande son ne devienne prédominante et envahissante. Peur que le « sweet spot » soit extrêmement réduit.
Peur que tous les spectateurs n’entendent pas le même film. Peur que tout cela nous entraîne dans un déballage technique disproportionné.
Il est intéressant de constater que tout comme pour le développement du 5.1 nous nous heurtons à des formulations théoriques qui ne sont, bien souvent, que la justification d’ incapacités techniques. Pourtant, la réflexion collective progresse, c’est indéniable. Partis d’une diffusion horizontale, il devient déjà presque indiscutable, depuis le dernier Forum International du Son Multicanal, de considérer que le carré des enceintes entourant l’écran, permet une plus grande richesse sonore. De là à considérer que la duplication de ce carré à l’arrière de la salle s’impose logiquement est un pas que certains d’entre nous ont déjà franchi allègrement.
Le 19 janvier, au 6b, les spectateurs de cette diffusion en Cube, ont voulu vivre l’expérience avec nous , afin de vérifier :
− si nous étions devant une réelle avancée technique
− si ce mode de narration sonore enrichissait l’histoire
− si le principe de base du cinéma était respecté ; prendre du plaisir à être entraînés dans un univers
Entre la diffusion de test du 02 décembre et celle du 19 janvier; 150 personnes ont vu le film dans ce format. Si une classification schématique est possible, les visiteurs pouvaient être regroupés en 3 familles : les professionnels du son, les réalisateurs (rices), les amateurs de cinéma. A la lecture de leurs réactions, je suis convaincu que nous ne nous sommes pas trompés de route. Il y a à mon sens, aujourd’hui, plus d’avenir à plonger un spectateur dans un univers sonore en relief, qu’à l’immerger dans une image 3D au moyen d’accessoires mécaniques.
Jean-Marc L’HOTEL 27 janvier 2011
Voici donc quelques réactions écrites. Je me doute fort bien que les critiques et questionnements mettront un peu de temps à être formulés. En tout cas, malgré les nombreux points à améliorer évoqués à la sortie de la projection, nous ne bouderons pas notre plaisir
La Semaine du Son
AFSI