Message de dernière minute
Suite aux attentats de la nuit dernière à Paris, le directeur du CNSMDP, Bruno Mantovani, a fermé le Conservatoire pour une...
l'émission du mardi 10 mars 2015
Florence Delay, écrivaine et académicienne
(ré)écouter cette émission disponible jusqu'au 03/12/2017 20h00
Le reportage de Vinciane Laumonier
Les Silences Habités de Jean-Marc L'Hotel...
Ce ne peut-être qu'un début.
S'être croisés, avoir partagé ces moments forgent des liens.
Nous pourrions faire de cette page une tribune.
Gilles Thomas
Je ne connais pas...
Suite aux attentats de la nuit dernière à Paris, le directeur du CNSMDP, Bruno Mantovani, a fermé le Conservatoire pour une durée indéterminée.
Compte tenu de la situation l’accueil du FISM lundi et mardi au Conservatoire est annulé.
On m’a proposé d’installer mon CUBE dans un colloque plutôt technique, au mois de novembre : le Forum International du Son Multicanal, les 16 et 17 novembre 2015 au CNSMDP de Paris.
C’est le genre de proposition que l’on ne peut refuser, sauf que :
– je travaille à la même période avec les élèves de Danse de ce même Conservatoire pour un très joli projet : Entrée en Matière.
– le lieu proposé pour l’installation se trouve être un hall d’accueil, assez peu propice à l’écoute du Silence.
D’un autre coté, il me semble important de dire que le plus important ne sera jamais la technique utilisée mais ce que nous faisons avec. Et que la plus grande des avancées, n’est que très rarement technologique, mais découle plus certainement de notre propre évolution.
16 Silences Habités a été pour moi, l’aboutissement d’une démarche technique et le point de départ d’une nouvelle façon d’être au monde sonore. Cette aventure forte a permis le tissage de liens serrés, une trame invisible qui relie plus que nous ne l’imaginons.
Alors, pour cette participation au Forum, dans le rôle de saltimbanque qui m’est offert, je vais donner à écouter (au casque), à lire (le livre) et à rêver dans le Hall des Salles Publiques, durant les 2 jours du FISM.
« Se mettre à l’ écoute du Silence se révèle être un formidable voyage peuplé de rencontres.
Apprendre à écouter ces fils invisibles qui nous relient, c’est se laisser envelopper par l’ambiance du lieu ; l’habiter, tout autant quelle vous habite. Ne plus être en face mais être avec.
Alors, pour que l’approche du visiteur soit aussi complète que ce que j’ai vécu, je vais donner à écouter, donner à lire, tenter de donner à rêver.
Dans ce forum où nous débattons plutôt de questions techniques, je voudrais installer un espace de rêverie, autour de l’exposition 16 SILENCES HABITES que j’ai proposée au Collège des Bernardins pour la Semaine du Son 2015 ».
Pour cette participation au FISM 2016, dans le rôle de saltimbanque qui m’est offert, je vais donner à écouter (au casque), à lire (le livre) et à rêver dans la loge 5 de Radio-France, durant les 2 jours du Forum. Les 14 et 15 novembre 2016 de 16h30 à 20h.
« 16 Silences Habités a été pour moi, l’aboutissement d’une démarche technique et le point de départ d’une nouvelle façon d’être au monde sonore.
Se mettre à l’ écoute du Silence s’est révélé être un incroyable voyage peuplé de rencontres et cette aventure forte a permis le tissage de liens serrés,car pour accéder à ces endroit , il faut être accompagné.
Apprendre à écouter ces fils invisibles qui nous relient, c’est se laisser envelopper par l’ambiance du lieu ; l’habiter, tout autant quelle vous habite. Ne plus être en face mais être avec.
Alors, pour que l’approche du visiteur soit aussi complète que ce que j’ai vécu, je vais donner à écouter, donner à lire, tenter de donner à rêver.
« Au sein du Forum où nous débattons plutôt d’aspects techniques, je souhaite installer un espace de rêverie, en reprenant l’exposition 16 SILENCES HABITES, proposée pour la première fois au Collège des Bernardins lors de l’édition 2015 de la Semaine du Son. »
En me lançant dans cette recherche, je savais que je poursuivais la quête de 35 ans de prise de son, mais, je ne m’attendais pas à faire autant de rencontres et à vivre autant d’aventures.
Je sais depuis longtemps que le Silence mérite toute notre attention. Nous savons tous qu’il permet de nous retrouver, de nous rassembler nous-mêmes, mais également d’être à l’écoute de ce que l’on n’entend pas.
Si ces voyages ont été pour moi une réelle expérience esthétique, ils m’ont appris à me transformer, pas à pas, en récepteur. Pendant ces mois où je me suis plongé dans l’écoute de ces fils invisibles qui nous relient, j’ai rencontré en permanence des passeurs.
J’ai découvert que la lecture de la vie que permet l’écoute silencieuse rassemble des univers aux préoccupations à première vue très éloignées.
Du religieux au cataphile, en passant par l’aéronaute ou l’historienne, tous me décrivent un besoin impérieux de ces moments privilégiés.
Certes, en prenant à bras le corps la question du Silence comme son réel, complexe et différencié, je savais toucher à une espèce de paradoxe ultime. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’il sous-tende l’être au monde d’autant de personnes. La question fédère très au-delà de ce que j’imaginais.
Et si cet exercice pouvait paraître à première vue solitaire, il s’est donc révélé après 3 mois de recherches, être indissociable de la notion de partage. C’est devenu, pour moi, une certitude aujourd’hui : si le Silence est ce qui nous permet d’être relié au monde, d’en entendre la musique et les ramifications, les partageurs de Silence sont des passeurs.
Tout comme pour une chasse aux trésors, nous avons besoin d’être guidés, initiés. Au final, il y aura toujours quelqu’un qui vous aura permis d’être là où vous êtes. Parfois parce qu’il en détient les clefs, mais souvent parce qu’il accepte de vous accompagner. Parce qu’il accepte de partager avec vous ce « territoire » qui est un peu son secret. Même si je me retrouve parfois seul au cours des enregistrements, j’ai été accompagné tout au long du chemin.
Autre découverte ; j’ai rencontré durant ma quête, des lieux qui se sont révélés encore plus remarquables. Ceux que je me permets d’appeler les « Silences habités ». Etre seul face au Silence peut apparaître d’une grande beauté et générer une réelle émotion esthétique, mais ce n’est rien comparé à la puissance d’un lieu qui respire la paix et où pourtant se trouvent présentes d’autres personnes.
Au départ, je pensais me lancer dans une recherche architecturale : donner à ressentir l’acoustique de lieux particuliers. Quelques mois plus tard, je me retrouve à tenter de mettre en ondes les relations des hommes. Tout comme dans mes déambulations urbaines de Marche et Rêve, cette marche me transforme, ces rencontres me changent.
J’ai été, sous terre, dans les airs, les pieds dans l’eau, devant les fosses communes de « contre révolutionnaires » massacrés, dans des églises, des bibliothèques, des conduites d’arrivée d’eau, …, à chaque fois l’émotion est présente. Car à la différence du Silence entendu dans la nature, ces lieux habités où le silence est présent, sont toujours le fruit d’une réflexion, d’une idée, d’un projet et par-dessus tout : le fruit d’une incroyable somme de travail.
Tous possèdent des voûtes, des arches, des mesures précises et répétées. L’acoustique ne souffre pas le hasard. La qualité de la propagation, la résistance des édifices obéissent depuis toujours à des lois. Ce que me révèlent ces lieux dans un premier temps, c’est le travail des hommes.
Ce qui m’est apparu de plus en plus clairement, c’est que le Silence de ces endroits révèle le monde. Je commence à toucher du doigt que faire de l’écoute du Silence une activité consciente permet un retournement comme l’affirmait déjà John Cage. Si le Silence est le meilleur des sons c’est parce qu’il permet d’en révéler les autres.
En ouvrant cette connexion aux autres sons, il les met en lumière. L’attention particulière, l’exacerbation des sens que nous mettons en œuvre lors de l’enregistrement du Silence nous permet de ressentir physiquement le son et par là même de nous sentir relié au monde. Se taire, en commençant par sa voix intérieure, c’est quelque part, essayer d’entrer en résonance. Etre à l’écoute du presque rien, c’est rechercher le son du tout. Comme le dit Miguel Isaza : « Si nous gardons le Silence, nous trouvons le Son ».
J’ai pour le moment enregistré 16 lieux majeurs de Paris. Ce sont ces 16 rencontres que je voudrais vous raconter.
Les Silences Habités de Jean-Marc L’Hotel pour L’HUMEUR VAGABONDE
Jean Marc L’Hotel a imaginé une installation sonore qui rend compte des silences habités qu’il a enregistrés dans seize lieux parisiens: le cimetière du Père Lachaise, le réservoir Montsouris, la BNF ou une salle de répétition du Conservatoire de danse. Au départ, il pensait enregistrer l’architecture sonore de ces lieux, mais il s’est vite rendu compte qu’il enregistrait en fait les relations entre les Hommes qui s’établissent dans le silence… « L’absence de son est synonyme d’espace rempli d’attention« .